La spiritualité laïque et l’éducation :

une pratique alternative à l’enseignement catholique dans l’école italienne

Giusi Lumare

Giusi Lumare est consultante et formatrice à Bologne en Italie. Docteur en sciences de l’éducation de l’université de Paris 8, a soutenu une thèse intitulée « La spiritualité laïque et l’éducation. De la pensée de J. Krishnamurti à la recherche action dans une école italienne », sous la direction de René Barbier. Elle est impliquée dans la recherche sur la laïcité dans l’éducation scolaire et s’occupe d’éducation tout au long de la vie, de formation permanente et d’auto formation. Elle conduit des projets d’intervention sociale dans la ville et coordonne un réseau solidaire d’échange pour l’éducation populaire et la citoyenneté active. Ses enfants Alice et Vincenzo et son chien Punto, vivent avec elle et donnent inspiration quotidienne à son travail.

INTRODUCTION

Ce parcours de connaissance du sacré et des moyens de transmission d’une spiritualité immanente, et indépendante de tout credo, est le fruit d’une recherche théorique en Sciences Humaines et d’une pratique de quatre années d’interventions et de recherche-action dans un Institut scolaire italien où la théorie interroge la pratique du terrain scolaire. La pratique éducative peut-elle se déployer dans une démarche de formation et d’autoformation existentielle qui favorise une approche spirituelle et laïque de la vie ? Et quelles sont les approches, les plus cohérentes avec une vision du monde holistique, pour une éducation intégrale et intégrant la dimension spirituelle de l’être ? On a essayé, dans cette recherche, de comprendre comment l’institution scolaire italienne aborde la question toujours plus brûlante, de l’enseignement de la religion, qui vise à la formation spirituelle des jeunes. L’école, comme lieu où l’éducation à la spiritualité est prévue dans sa signification primaire par la loi (une heure d’enseignement catholique par semaine et deux heures à l’école primaire), est aussi le lieu où cette formation, dans sa pratique, change de connotation et de sens. Cet enseignement se réduit, dans la majorité des cas, à une heure scolaire vide de signification, soit pour les étudiants qui ont choisi de suivre l’enseignement religieux, soit pour ceux qui ont opté pour l’alternative que la loi prévoit pour tous ceux qui s’abstiennent. Je me suis servie de la possibilité donnée par l’ethnométhodologie, d’être sociologue à l’état pratique en développant la microsociologie d’un phénomène circonscrit dans un contexte local : l’enseignement alternatif au cours de religion catholique dans un Institut scolaire de la ville de Bologne. Ce phénomène est porteur d’une profonde problématique plus générale qui est de l’ordre de l’éducation nationale et de l’éthique humaine.

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