LA PSYCHOLOGIE AU PIED DU MUR

L’objectif des publications de «La psychologie au pied du mur» qui n’engagent que leurs auteurs  est de susciter une réflexion à la lumière de l’aspiration qui nous est commune ( Voir Page d’accueil ).

LE SENS DE L’EXISTENCE
Points de vue – Ressources

IL EST TEMPS D’ABORDER L’EXISTENCE AUTREMENT POUR VIVRE AUTREMENT

La seule parole publique légitime, et intéressante pour le reste des hommes, est celle qui s’élabore soigneusement dans le silence et la retraite du foyer, celle qui peut prétendre véritablement jeter quelque éclairage inédit sur le réel – mais je sais que c’est là placer la barre très haut  et qu’à ce titre peu survivraient !

Le Courage de la dissidence

Bérénice LEVET

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Placer la barre très haut, n’est-ce pas devoir réaliser que…

Le pouvoir de la Parole sert à unir l’humanité. Mais l’Homme, coupé de la dimension métaphysique et unitaire de la réalité, a perverti l’emploi de ce don spirituel pour diviser et exercer le pouvoir sur les autres, pour nourrir le paraitre, médire, séduire, mentir, manipuler et abuser cyniquement de l’ignorance et de la faiblesse.

13. LA PAROLE, Le sens de l'existence

VIVRE LIBRE - PENSER AUTREMENT POUR VIVRE AUTREMENT

Réaliser, prendre conscience de cela ne peut se faire que de façon libre et individuelle ou par une éducation éclairée qui, dès le plus jeune âge, éveille à la dimension sacrée de la Conscience,  par une éducation qui accompagne les enfants « dans l’intégration de la référence intérieure du cœur », référence qui rend plus pleinement libre et autonome dans la pensée.
Cette intégration de la référence intérieure du cœur permet de ressentir par soi-même « comment se comporter de façon juste, en harmonie avec notre environnement, avec la Vie. »

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Extrait du livre de Bérénice Levet,
« Le Courage de la dissidence. L’esprit français contre le wokisme ».

Disons-le sans délai, si nous chérissons la liberté d’expression, ce n’est pas parce qu’elle reconnaît à chacun le droit de s’exprimer. La liberté d’expression est un droit de l’homme, mais non pas au sens tout narcissique que nous sommes venus à attacher à ce concept, où seuls importent l’expression de soi, le droit de dire ce que l’on « pense », c’est-à-dire ce qui passe par la tête. Cette liberté ne nous intéresse guère, elle n’est pas ce qui nous rend précieux l’existence d’un espace public où les opinions et les idées circulent sans entraves, même si, que le lecteur se rassure, je ne demande nullement qu’on la bride ni ne la réprime ! Lorsque nous n’avons rien à dire, lorsque nous ne pensons rien au sens fort du terme, ou lorsque nous pensons simplement comme « on » pense – et telle est notre condition première, là encore l’allégorie de la caverne nous peint  – est-il si nécessaire de le faire savoir ? La seule parole publique légitime, et intéressante pour le reste des hommes, est celle qui s’élabore soigneusement dans le silence et la retraite du foyer, celle qui peut prétendre véritablement jeter quelque éclairage inédit sur le réel – mais je sais que c’est là placer la barre très haut  et qu’à ce titre peu survivraient !

Ses plus profonds théoriciens sont anglais, Milton et Stuart Mill, mais c’est peut-être en France que leur bel et définitif éloge de la liberté d’expression a trouvé une de ses plus intenses traductions. Cet état de perpétuel dialogue qui nous caractérise l’exige. Nous avons, nous autres Français, à son endroit une sorte de devoir, nous qui, longtemps, avons incarné aux yeux du monde entier la liberté  : « Il y avait cette pensée française, rappelle, en 1946, Bernanos, partout confondue avec la liberté de pensée. »

La liberté d’expression, devenue clochette tintinnabulante, reçoit grâce à Stuart Mill notamment, un sens autrement rigoureux, vigoureux et noble que celui que nous autres, hommes du XXIe  siècle, sommes venus à lui attacher. Il ne s’agit pas de réclamer le droit à la parole immédiate, brute, informe, non plus le droit, tout narcissique, de s’exprimer, mais le droit à la recherche en commun de la vérité, du juste, du bien. L’exigence de libre communication des pensées et des opinions a pour fondement la faillibilité humaine et est aiguillonnée par l’espoir d’approcher davantage du vrai, de faire les choix les plus droits.

Tout est toujours à redire, disait Bainville. De fait, et sur ce chapitre, il ne reste qu’à glaner sur Aristote : de même qu’« un repas où les convives apportent leur écot est meilleur qu’un simple repas offert par une seule personne », la Cité sera d’autant plus équitablement réglée que les décisions y sont le fruit de la délibération en commun. Belle analogie que celle proposée par Aristote du repas pris en commun pour fonder la légitimité de la pluralité des opinions. Bref, le démocrate est modeste, « il reconnaît qu’il a besoin de consulter les autres, de compléter ce qu’il sait par ce qu’ils savent », écrivait Albert Camus, dans un texte dont le titre nous semble destiné, « Réflexions pour une démocratie sans catéchisme ». Milton parlait, à propos des maîtres-censeurs, d’une tyrannie de l’arrogance. Nous y sommes.

Si l’espace public, a fortiori au temps des réseaux sociaux, devient le lieu d’affrontements stériles, d’anathèmes et autres combats de coqs, là n’était pas sa fonction originelle. Il faut relire Jean-Pierre Vernant sur ce point. Lorsque l’espace public se dessine en Grèce, c’est précisément comme lieu de confrontation et d’argumentation : il s’agit de rendre compte de ce que l’on affirme, « se prêter à critique et à controverse ». « Les règles du jeu politique –  la libre discussion, le débat contradictoire, l’affrontement des argumentations contraires » acquièrent de surcroît une portée normative, montre bien l’auteur de Mythe et pensée chez les Grecs. Ces règles « s’imposent comme règle du jeu intellectuel ». L’espace public est ainsi ce lieu où les idées formées dans la retraite et la solitude du foyer se risquent à l’épreuve du jugement d’autrui et courtisent l’assentiment d’autrui. Et c’est bien ainsi que les hommes du  XVIIe   et du XVIIIe siècles l’entendront et la défendront.

La liberté d’expression, en sa fière origine, n’était pas revendiquée pour permettre à chacun de dire ce qui lui passe par la tête, dans la spontanéité du moment et l’impétuosité de ses désirs et colères. Son fondement ontologique doit être rappelé : s’il convient de disposer d’un espace public où, librement, les points de vue doivent pouvoir se confronter, c’est que les questions qui concernent le domaine des affaires humaines ne sont pas d’ordre technique ou mathématique. Il n’est pas de spécialistes, pas d’experts de la chose commune ; nul ne peut prétendre détenir la « solution » et l’imposer à tous, parce que ce schéma du problème qui appelle sa solution est dépourvu de pertinence dès lors qu’il s’agit de l’humaine nature et condition.

Si l’on tient à parler le langage des droits de l’homme, disons de la liberté d’expression qu’elle est une nécessité pour l’homme en tant qu’il aspire au  Vrai, au  Bien, au Juste et que, créature, faillible, ne pouvant prétendre en être le confident ou le dépositaire, il a besoin d’un espace où il pourra rendre publiques, exposer, soumettre à ses semblables, les pensées forgées dans le dialogue avec lui-même.

La « libre circulation des pensées et des opinions » comme le disait, de manière autrement plus heureuse car plus rebelle à toute captation subjectiviste et narcissique, la  Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, est un besoin pour la pensée, pour la vérité, pour le réel. « La liberté est la nourrice de toutes les grandes intelligences », plaidait Milton.

L’absolu n’est pas de ce monde et nous sommes voués à la conversation – mais loin d’y voir une faille, voire un châtiment, plaisons-nous, avec  Lessing et la parabole des trois anneaux, à ce donné de l’humaine condition. Sachons nous réjouir de ce que nul ne pouvant s’ériger en détenteur du Vrai, jamais la conversation ne connaîtra de fin.

Pas de vérité révélée, pas de parole d’autorité – « ni la Constitution ni la Déclaration des droits ne seront présentées à aucune classe de citoyens comme des tables descendues du Ciel qu’il faut adorer et croire », écrivait Condorcet  –, seule une vérité argumentée a ici droit de cité, et de la qualité de l’argumentation procède la qualité de la conversation civique. On ne dirige pas les esprits autrement que par les ressources de la langue.

La première vertu de la conversation, civique comme amicale, avant même celle de conduire l’interlocuteur à réviser ses convictions, est d’obliger chacun à exposer ses raisons. Ce que, dans une lettre à Flaubert, George Sand énonce avec éclat : « Ça ne fait pas qu’on se change l’un l’autre, au contraire, car en général on s’obstine davantage dans son moi. Mais, en s’obstinant dans son moi, on le complète, on l’explique mieux, on le développe tout à fait, et c’est pour cela que l’amitié est bonne, même en littérature. » De surcroît, une vérité qui ne s’expose pas n’en sort en aucune façon fortifiée, au contraire. « On la professera, met en garde Stuart  Mill, comme une sorte de préjugé sans comprendre ou sentir ses principes rationnels, si elle ne peut être discutée vigoureusement et loyalement », elle aura perdu sa « puissance vitale ».

Le Courage de la dissidence
L’esprit français contre le wokisme
Bérénice Venet

Résumé

Vous êtes las d’entendre parler à tout-va d’identités, de diversités, de minorités ?
Leurs sommations, leurs bûchers, leurs revanches victimaires vous impatientent ?
Ce livre est pour vous.

Il ne s’agit pas ici de dresser un nouvel état des lieux des avancées du wokisme, prête-nom des idéologies diversitaires, en France. Ces ouvrages existent. Ils sont nécessaires et précieux. Mais à quoi bon, objecte Bérénice Levet, multiplier les enquêtes, alerter sur l’extension du domaine des revendications identitaires, si nous n’avons rien de substantiel à leur opposer ? Réalité cruelle peut-être, mais criante : ânonner le catéchisme républicain ou faire tintinnabuler la clochette de l’identité nationale, ces voies empruntées jusqu’ici se sont révélées bien impuissantes à endiguer la déferlante wokiste.

La philosophe se propose donc de prendre à bras-le-corps le défi qui nous est lancé. Pourquoi (et au nom de quoi) devons-nous refuser d’entrer dans Eschyle ou Colette comme dans Gauguin ou Balthus, Rameau ou Bizet, par le prisme féministe, lgbtiste ou racialiste ? Pourquoi devons-nous refuser de déboulonner les statues de Voltaire ou de Colbert comme de les escorter de cartels dits pédagogiques ? En quoi les black, gender, cultural studies sont une régression et non une avancée ? Une perte et non un gain ?

Haut les cœurs !, nous enjoint Bérénice Levet. Si, de tous les pays attaqués par le wokisme, il ne devait en rester qu’un, que la France soit celui-là. Ayons le courage de la dissidence civilisationnelle !

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Qu’est-ce que le wokisme ?

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